Charles Bonafedi

07/03/2017

Charles Bonafedi
Né à Petreto-Bicchisano (Corse-du-Sud), le 10/07/1925. Décédé le 02/03/1945 à Laze-Poljane près de Primskovo (Yougoslavie).

Charles Bonafedi est né le 10 juillet 1925 à Petreto-Bicchisano. Il est l’aîné des deux fils ( Charles et Paul ) de Basile Bonafedi, forgeron à Petreto-Bicchisano qui a épousé en seconde noce Marie-Xavière Casanova, originaire de Sollacaro. Parmi les cinq enfants issus du premier mariage de Basile Bonafedi avec Anne-Marie Mondoloni, originaire de Sartène, Jacques, le demi-frère de Charles, fut, lui aussi, des premiers à se dresser face à l’envahisseur.
Charles présente avec succès, à Bastia, le concours d’entrée à l’École Normale d’instituteur.

La période de la guerre

Du jour de l’occupation de l’île, il déploie la plus intense activité au sein du front patriotique des jeunes dont il deviendra le responsable à Petreto-Bicchisano. C’est là qu’il sera arrêté le 6 juillet 1943, déporté à l’île d’Elbe puis en Autriche. Évadé le 26 août 1944, il rejoint les partisans yougoslaves. Il est dans la brigade Gubec de l’Armée de Libération Nationale et Détachements des partisans de Slovénie, mitrailleur dans la première compagnie du premier bataillon. Il meurt face à l’ennemi hitlérien dans le dernier combat de la brigade Gubec, touché par un éclat d’obus le 2 mars 1945 à Laze-Poljane, prés de Primskovo. En raison de sa bravoure, il sera décoré de la Médaille yougoslave du Courage. Il recevra à titre posthume la Médaille de la Résistance Française, le titre de Combattant Volontaire de la Résistance ainsi que le grade d’aspirant dans les Forces Françaises de l’Intérieur au titre du Front National.
Aujourd’hui, Charles Bonafedi repose à Radohova vas, sépulture d’importance nationale, commune à 74 combattants de la guerre de libération nationale yougoslave. Une cérémonie commémorative a lieu deux fois par an devant le monument de Radohova vas, le 27 avril pour le jour du soulèvement et le premier novembre. Pour être sur de ne jamais oublier, Ajaccio lui dédiait une place en 1993 pour le cinquantième anniversaire de la libération du premier département français. Depuis le 5 octobre 1986, le quartier « Centunica », à l’entrée Nord de Petreto-Bicchisano, près du lieu même de l’antique forge paternelle, porte son nom.

Sources : http://www.resistance-corse.asso.fr/biographie-accueil-45.html
Extrait du CD-Rom : "Itinéraire de Dix Jeunes Corses en RÉSISTANCE" 3ème2 du Collège Lætitia Bonaparte Professeur Mlle N. VINCENZI




Raflé par les carabiniers le 6 juillet 1943, Charles Bonafedi, qui n'a alors que dix-sept ans, est déporté en Autriche dans le camp de Wolsberg. Le 25 août 1944 il écrit à ses parents:

"Mes très chers parents,
Je vous écris à tout hasard car je ne sais si ma lettre vous parviendra. Enfin, vous saurez qu’avant de partir j’ai pensé à vous.
Demain à une heure de l’après-midi, je pars... Ici une ressource s’offre à moi: ne pouvant combattre aux côtés des Français, je vais rejoindre les patriotes slaves. Si vous restez longtemps sans nouvelle de moi ne désespérez pas car s’il m’arrivait malheur vous seriez prévenus: mais si cela arrivait ne me pleurez pas, je serais mort en tâchant de faire mon devoir.
J’ai vu, Papa, les sacrifices que tu as consentis pour m’envoyer à l’école.
Si je vais combattre c’est pour que d’autres papas n’aient pas besoin de se saigner pour élever leurs enfants. C’est pour que tout le monde travaille dans un monde de paix et de prospérité. Si je tombe, d’autres resteront et finiront notre oeuvre. Maman, ne te fais pas de mauvais sang. Ton fils, vois-tu, va lutter pour que les futures mamans n’aient plus peur pour leur gosse. Sois courageuse comme j’essaie de l’être en ce moment: je ne veux pas pleurer, non, c’est mon devoir que je vais faire.
Paulo, toi mon frère, n’abandonne pas papa et maman. Console maman surtout. Tâche de lui faire comprendre que je devais faire cela.
Embrasse tous nos parents et saluez tous les camarades et les voisins.
J’ai le ferme espoir de retourner et alors nous pourrons faire la fête.
Courage à tous!
Si vous recevez la nouvelle de ma mort, plantez une croix à côté de la tombe de Jules Mondoloni."

Equipe enseignante