Ciel rose, orangé... : faut-il vraiment s'extasier ?

Derrière la beauté qu'elles suscitent, les différentes couleurs du ciel ne sont pas toujours de simples phénomènes météorologiques. © Adobe Stock, Beboy



Ciel rose, orangé... : faut-il vraiment s'extasier ?
Source : Brice Reiter, Jellyfish France

Quoi de plus beau qu'un ciel orangé ou rose lorsque le soleil se lève et se couche ? Bien que ce spectacle soit magnifique à contempler et à prendre en photo, il cache une réalité bien loin de toute la poésie qu'on lui prête. Faut-il vraiment s'extasier face à ce merveilleux décor ? Explications.

Des couleurs et des ondes

Malgré la beauté que les ciels colorés peuvent susciter, il y a évidemment une explication scientifique derrière le phénomène. La lumière blanche provenant du Soleil représente une association de différentes couleurs que l'on nomme aussi spectre lumineux. À l'image d'un arc-en-ciel, ce spectre se divise en plusieurs chromies allant du violet au rouge que l'on appelle également des ondes. Dans la lumière blanche visible (celle qui est sensible par l'œil humain), ces ondes sont comprises entre 380 nm et 780 nm (nanomètres). Au-delà, on trouve les ondes infrarouges et les ultraviolets.

Quand la lumière du Soleil atteint la planète Terre, les ondes lumineuses interagissent avec les différentes molécules qui se trouvent dans l'atmosphère. Les particules avec le plus petit diamètre seront celles qui sont le plus diffusées. Plus la longueur d'onde est petite, plus sa diffusion est importante. La longueur d'onde bleu étant l'une des plus courtes, c'est celle qui est le plus largement propagée. C'est ce qui explique que le ciel est bleu durant la journée.

Le rôle de l'atmosphère et sa composition 
La lumière du Soleil traverse l'atmosphère terrestre et c'est là qu'elle rencontre les différents atomes qui la composent. Selon sa composition, les ondes lumineuses vont plus ou moins réagir à ce qui va les refléter. Roland Mazurie, chef des centres Météo France de Montpellier et Nîmes, donne des informations supplémentaires dans un article pour Midi Libre. Il explique que l'enveloppe atmosphérique se compose de gaz : l'oxygène, l'azote mais aussi d'autres gaz rares comme le méthane et d'autres polluants mais aussi des poussières, comme le sable des déserts ou les pollens. Selon le taux de gaz présents, les couleurs de la lumière solaire se diffusent de manière différente.


La pollution, le catalyseur du ciel coloré

La pollution atmosphérique joue un rôle de plus en plus important dans l'apparition de ces ciels colorés. En effet, dans les grandes villes par exemple, où l'émission de gaz polluants est particulièrement marquante, comme le CO2  et les particules fines, l'apparition en temps dégagé de ciel rose ou orangé est de plus en plus régulier.

L'une des causes de cette pollution  provient de l'activité automobile qui augmente le taux de CO2, mais aussi d'ozone dans l'air. L'index de la qualité de l'air (AQI) permet de se rendre compte en temps réel de l'impact environnemental de l'activité routière sur les espaces urbains.

Et comme la lumière, au lever et au coucher du Soleil, parcourt un trajet plus long dans l'atmosphère qu'en plein milieu de l'après-midi, les ondes lumineuses absorbent différemment les particules présentes dans l'air. Les polluants présents mais aussi toutes les autres particules vont absorber les couleurs à faible longueur d'onde pour ne laisser passer que les plus longues. "Cette pollution peut expliquer que l'on visualise sur la ligne d'horizon une couche orangée de la couleur du dioxyde d'azote" expliquait François Dulac, chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE), dans un article du Parisien paru le 1 janvier 2020.



Rédigé par Xavier Casciani le Jeudi 27 Janvier 2022 à 07:08 | Lu 1651 fois