La femme soviétique, une volonté d’émancipation qui ne résiste pas à la réalité
Sous l’empire (jusqu’en 1917), la condition des femmes était précaire. La loi protégeait la famille : l’homme, maître absolu, pouvait faire appel à la police pour obliger sa femme à réintégrer le domicile conjugal. Seul le mariage religieux était considéré comme légal, et l’Eglise, seule, pouvait prononcer le divorce…
La révolution bolchevique d’octobre 1917 va mettre en place un programme de libération des femmes. Ainsi, l’enregistrement civique du mariage et le droit de divorcer facilement et librement furent accordés, l’avortement fut légalisé et devint libre et gratuit dans les hôpitaux soviétiques. Le droit de vote est accordé et l’égalité complète entre les deux sexes proclamée. La femme pourra occuper tous les postes, exercer toutes les activités. Elle recevra pour un même travail un salaire égal à celui des hommes…
L’émancipation de la femme est conditionnée par son indépendance matérielle. Elle doit participer à la production. Pour que la femme puisse travailler, l’Etat doit la délivrer des servitudes quotidiennes en créant des cantines, des blanchisseries, des crèches, des garderies, des écoles…
Avec Staline au pouvoir (1928), des changements interviennent. Les nécessités liées à l’industrialisation et la faiblesse démographique de l’URSS exigent un accroissement plus rapide de la population. Staline proclame : « le capital le plus précieux, c’est l’homme ». La défense et le développement de la famille deviennent l’un des soucis primordiaux du gouvernement soviétique.
Le divorce est règlementé et ne sera prononcé que dans des cas importants et après décision du tribunal. En juin 1936, l’avortement est interdit. Cependant, les services collectifs destinés à relever la femme des tâches ménagères sont étendus. Malgré cela, la femme continue à demeurer l’esclave domestique car la petite économie domestique l’étouffe (cuisine, ménages…)
Au sein de la classe ouvrière, elles n’ont pas de privilèges “aristocratiques” : en général, elles sont moins bien formées et ne touchent pas de hauts salaires. Cependant à la veille de la guerre, on dénombrait 141 000 femmes ingénieurs et techniciennes et 43 % des spécialistes qualifiés dans les sciences, la technique et les arts étaient des femmes.
Les femmes participent au combat politique. Ainsi à l’occasion de la journée internationale des femmes (le 23 février 1917), les ouvrières défilent dans les rues de Petrograd en exigeant la paix et du pain.
Pendant la guerre, la femme soviétique partage les dangers et les combats de l’homme. Elle le remplace dans les travaux de la terre, elle ravitaille le front en nourriture, en armes et en munitions. Mais ces femmes patriotes font plus : elles se battent.
Ainsi, on peut dire de manière générale que la condition de la femme en URSS, malgré un effort de libéralisation, n’est guère enviable. En effet, elle doit assumer un travail domestique pénible mais aussi, comme c’est très souvent le cas un travail aux champs ou à l’usine. De plus, leur rôle dans les institutions politiques est faible, bien éloigné de l’égalité complète entre les deux sexes proclamée lors des révolutions de 1917.
La femme nationale-socialiste, l’émancipation victime de l’idéologie
Sous la République de Weimar (1918-1933) la condition des femmes était une des plus avancées (droit de vote et d’éligibilité (1919), non-discrimination des fonctionnaires de sexe féminin, égalité des époux dans le mariage…). Il en sera différemment avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, car celui-ci avait une idée bien précise quant au rôle des femmes dans la société.
La famille
La femme nationale-socialiste doit se conformer à la société allemande voulue par Adolf Hitler racialement pure et physiquement robuste, gardienne de la race, de la vertu domestique et des mœurs. Cependant cette image masquait les véritables objectifs de la politique nazie : la suppression du chômage, l’augmentation de la population pour la guerre et la colonisation à l’Est.
Afin de lutter contre le manque d’enfants et faire de l’Allemagne une véritable puissance démographique, la femme devait réintégrer le foyer selon la vieille théorie des trois « K » : Kürche, Kinder, Kirche (cuisine, enfants, église).
Les mères sont encouragées à faire des enfants : une moyenne de quatre enfants par foyer est demandée (« deux pour le renouvellement de la génération, un pour la guerre et un en plus »)
Dès 1933, d’innombrables mesures sont prises en faveur des familles nombreuses de « race allemande ». L’anniversaire de la naissance de la mère d’Adolphe Hitler avait été choisi pour célébrer la fête des mères allemande. En ce jour, les mères de famille nombreuses étaient décorées en grande pompe de la croix d’honneur de la nation allemande.
La minceur, chez une femme était combattue (les femmes trop minces ne pouvant avoir beaucoup d’enfants, pensait-on), le maquillage était « non allemand », certains chefs de région nazis (gauleiter), allèrent jusqu’à interdire la teinture de cheveux et la permanente.
La législation contre l’avortement est durcie pour les femmes considérées comme « supérieures » alors que dans le même temps, l’avortement était facilité pour les femmes considéré comme « inférieures ».
Une loi sur le divorce en 1938 facilite les répudiations d’épouses qui refusent ou qui ne peuvent avoir d’enfants.
Le travail
De 1933 à 1935, on renvoie les femmes dans les foyers pour libérer des emplois.
Des activités plus ou moins classiques sont au contraire recommandées : musique, travaux manuels, gymnastique, etc.
Elles sont exclues de trois professions : l’armée, le gouvernement et la magistrature.
Cependant l’engagement masculin massif (guerre) nécessite le retour des femmes au travail Néanmoins, elles occupent toujours des postes de main d’œuvre, parmi les plus bas de l’échelle salariale.
La politique
Les nazis considèrent que les droits politiques octroyés aux femmes (accès à de hautes fonctions par exemple) ne sont pas compatibles avec sa nature de génitrice, seul rôle dans lequel elle peut s'épanouir et servir au mieux l'intérêt de sa nation
Elles ne peuvent également plus siéger au Reichstag, dans les parlements régionaux et les conseils municipaux mais elles conservent cependant leur droit de vote.
Les associations de femmes, notamment si elles regroupent des communistes ou des socialistes, sont interdites.
tableau bilan
Sous l’empire (jusqu’en 1917), la condition des femmes était précaire. La loi protégeait la famille : l’homme, maître absolu, pouvait faire appel à la police pour obliger sa femme à réintégrer le domicile conjugal. Seul le mariage religieux était considéré comme légal, et l’Eglise, seule, pouvait prononcer le divorce…
La révolution bolchevique d’octobre 1917 va mettre en place un programme de libération des femmes. Ainsi, l’enregistrement civique du mariage et le droit de divorcer facilement et librement furent accordés, l’avortement fut légalisé et devint libre et gratuit dans les hôpitaux soviétiques. Le droit de vote est accordé et l’égalité complète entre les deux sexes proclamée. La femme pourra occuper tous les postes, exercer toutes les activités. Elle recevra pour un même travail un salaire égal à celui des hommes…
L’émancipation de la femme est conditionnée par son indépendance matérielle. Elle doit participer à la production. Pour que la femme puisse travailler, l’Etat doit la délivrer des servitudes quotidiennes en créant des cantines, des blanchisseries, des crèches, des garderies, des écoles…
Avec Staline au pouvoir (1928), des changements interviennent. Les nécessités liées à l’industrialisation et la faiblesse démographique de l’URSS exigent un accroissement plus rapide de la population. Staline proclame : « le capital le plus précieux, c’est l’homme ». La défense et le développement de la famille deviennent l’un des soucis primordiaux du gouvernement soviétique.
Le divorce est règlementé et ne sera prononcé que dans des cas importants et après décision du tribunal. En juin 1936, l’avortement est interdit. Cependant, les services collectifs destinés à relever la femme des tâches ménagères sont étendus. Malgré cela, la femme continue à demeurer l’esclave domestique car la petite économie domestique l’étouffe (cuisine, ménages…)
Au sein de la classe ouvrière, elles n’ont pas de privilèges “aristocratiques” : en général, elles sont moins bien formées et ne touchent pas de hauts salaires. Cependant à la veille de la guerre, on dénombrait 141 000 femmes ingénieurs et techniciennes et 43 % des spécialistes qualifiés dans les sciences, la technique et les arts étaient des femmes.
Les femmes participent au combat politique. Ainsi à l’occasion de la journée internationale des femmes (le 23 février 1917), les ouvrières défilent dans les rues de Petrograd en exigeant la paix et du pain.
Pendant la guerre, la femme soviétique partage les dangers et les combats de l’homme. Elle le remplace dans les travaux de la terre, elle ravitaille le front en nourriture, en armes et en munitions. Mais ces femmes patriotes font plus : elles se battent.
Ainsi, on peut dire de manière générale que la condition de la femme en URSS, malgré un effort de libéralisation, n’est guère enviable. En effet, elle doit assumer un travail domestique pénible mais aussi, comme c’est très souvent le cas un travail aux champs ou à l’usine. De plus, leur rôle dans les institutions politiques est faible, bien éloigné de l’égalité complète entre les deux sexes proclamée lors des révolutions de 1917.
La femme nationale-socialiste, l’émancipation victime de l’idéologie
Sous la République de Weimar (1918-1933) la condition des femmes était une des plus avancées (droit de vote et d’éligibilité (1919), non-discrimination des fonctionnaires de sexe féminin, égalité des époux dans le mariage…). Il en sera différemment avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, car celui-ci avait une idée bien précise quant au rôle des femmes dans la société.
La famille
La femme nationale-socialiste doit se conformer à la société allemande voulue par Adolf Hitler racialement pure et physiquement robuste, gardienne de la race, de la vertu domestique et des mœurs. Cependant cette image masquait les véritables objectifs de la politique nazie : la suppression du chômage, l’augmentation de la population pour la guerre et la colonisation à l’Est.
Afin de lutter contre le manque d’enfants et faire de l’Allemagne une véritable puissance démographique, la femme devait réintégrer le foyer selon la vieille théorie des trois « K » : Kürche, Kinder, Kirche (cuisine, enfants, église).
Les mères sont encouragées à faire des enfants : une moyenne de quatre enfants par foyer est demandée (« deux pour le renouvellement de la génération, un pour la guerre et un en plus »)
Dès 1933, d’innombrables mesures sont prises en faveur des familles nombreuses de « race allemande ». L’anniversaire de la naissance de la mère d’Adolphe Hitler avait été choisi pour célébrer la fête des mères allemande. En ce jour, les mères de famille nombreuses étaient décorées en grande pompe de la croix d’honneur de la nation allemande.
La minceur, chez une femme était combattue (les femmes trop minces ne pouvant avoir beaucoup d’enfants, pensait-on), le maquillage était « non allemand », certains chefs de région nazis (gauleiter), allèrent jusqu’à interdire la teinture de cheveux et la permanente.
La législation contre l’avortement est durcie pour les femmes considérées comme « supérieures » alors que dans le même temps, l’avortement était facilité pour les femmes considéré comme « inférieures ».
Une loi sur le divorce en 1938 facilite les répudiations d’épouses qui refusent ou qui ne peuvent avoir d’enfants.
Le travail
De 1933 à 1935, on renvoie les femmes dans les foyers pour libérer des emplois.
Des activités plus ou moins classiques sont au contraire recommandées : musique, travaux manuels, gymnastique, etc.
Elles sont exclues de trois professions : l’armée, le gouvernement et la magistrature.
Cependant l’engagement masculin massif (guerre) nécessite le retour des femmes au travail Néanmoins, elles occupent toujours des postes de main d’œuvre, parmi les plus bas de l’échelle salariale.
La politique
Les nazis considèrent que les droits politiques octroyés aux femmes (accès à de hautes fonctions par exemple) ne sont pas compatibles avec sa nature de génitrice, seul rôle dans lequel elle peut s'épanouir et servir au mieux l'intérêt de sa nation
Elles ne peuvent également plus siéger au Reichstag, dans les parlements régionaux et les conseils municipaux mais elles conservent cependant leur droit de vote.
Les associations de femmes, notamment si elles regroupent des communistes ou des socialistes, sont interdites.
tableau bilan
La femme nationale socialiste | La femme soviétique | |
Vie publique | Avant l’arrivée d’Hitler, une des conditions de vie les plus avancées (droit de vote 1919), égalité, participation à la vie politique… Sous Hitler : droits politiques réduits (ne peuvent siéger dans les différents parlements), associations de femmes interdites… |
Avant révolutions de 1917 : une condition précaire Avec la révolution, un programme de libération (droit de vote 1917)… Malgré participation aux grèves et manifestation, à la guerre, un rôle très faible dans la vie politique. |
Famille | Les femmes doivent réintégrer les foyers Mesures innombrables en faveur des familles nombreuses. Législation contre l’avortement durcie. Le divorce utilisé contre les femmes qui ne veulent ou ne peuvent avoir d’enfants. |
Avec Staline, nécessité d’augmenter la population ==) les femmes sont recentrées sur la famille L’avortement est interdit. Le divorce devient très difficile à obtenir. |
Travail | Renvoi au foyer pour libérer les emplois. Des professions interdites (armée, magistrature…) Des postes de main d’œuvre mal rémunérés |
Les femmes doivent participer à la production et à l’édification du socialisme. Moins bien formées, en général, elles ne touchent pas de hauts salaires. Travail pénible dans les usines ou dans les champs (sans compter l’entretien du foyer). |