Dossier de Narbonne



THEMATIQUE RETENUE : "Comment l'artiste s'engage-t-il face à la guerre ?".
OEUVRES RETENUES : "Home sweet home" de Arman et "Assaut sous les gaz" de Otto Dix.

"HOME SWEET HOME" Arman, 1960

Cette œuvre intitulée "home sweet home" a été réalisée par Arman en 1960. La technique utilisée est celle de l’accumulation. C’est une accumulation de masques à gaz à l’intérieur d’une boîte fermée par un plexiglas. Ses dimensions sont 160x140,4x20cm. Cette œuvre est conservée et exposée au musée national d’art moderne, le Centre Pompidou à Paris.

1) Biographie de l’auteur.
Arman est un artiste américain d’origine française, né à Nice en 1928. Son vrai nom est Armand Fernandez. Il vivait et travaillait à Vence et à New-York où il est mort en 2005. Il a fait des études à l’école des arts décoratifs de Nice puis à l’école du Louvre. Dans ses œuvres, il utilise l’objet tel quel dans des séries : les accumulations, les poubelles, les colères, … Il est renommé pour ses "accumulations". Il fut l’un des premiers à employer directement les objets manufacturés dans les œuvres d’art. Arman participe à la création du mouvement des Nouveaux Réalistes en 1960.

2) Description et interprétation.
Dans l’œuvre d’Arman, les objets sont directement dans ses œuvres. Mais dans celle qui est étudiée ici, le choix des objets n’est pas anodin : ce sont des masques à gaz. Et ces masques à gaz sont liés dans la conscience de chacun à l’horreur des combats dans les tranchées.
Cette accumulation de masque à gaz, tous identiques et alignés est une référence directe à la première Guerre Mondiale (1914-1918).
L’œuvre fait voir des masques à gaz, accumulés, serrés les uns contre les autres de haut en bas et de droite à gauche à l’intérieur d’une boîte fermée par un plexiglas. Il n’y a pas d’espace vide. Il y a une répétition des objets, tous identiques et tous alignés. Cet enfermement dans le cadre, donne une impression d’étouffement.
Les masques sont en toile beige, avec deux cercles transparents pour les yeux, prolongée par un tuyau souple terminé par une capsule filtrante en forme de bonbonnière de couleur kaki. Un de ces filtres est différent, il est de couleur gris clair.
Dans les deux rangées du bas les tuyaux flexibles des masques sont repliés et tordus. Au-dessus, les masques laissent pendre ces tuyaux et leur filtre vers le bas.
La première rangée fait apparaître la partie en toile avec les "yeux", dans les rangées suivantes cette partie des masques est visible en arrière-plan, les tuyaux et les filtres occupant le premier plan.
A l’avant-dernière rangée la partie haute (toile et yeux) d’un masque est visible au premier plan.
Ces masques ainsi présentés ressemblent à des têtes de morts.
L’absence de marge et d’espace vide, le repliement, les torsions des tuyaux flexibles pour qu’ils tiennent dans la boîte, la répétition et l’impression que ça déborde du cadre, accentuent une sensation d’étouffement, d’irrespirable.
Le masque à gaz ou plutôt anti-gaz est fortement connoté : il rappelle la guerre 14-18 et ses millions de morts, la seconde guerre mondiale et l’horreur des camps d’extermination nazis.
Pour nous aujourd’hui il évoque aussi les menaces de guerres chimiques.
On peut penser aussi que l’accumulation des masques à gaz est là pour rappeler et s’opposer aux tas de vêtements, lunettes, chaussures confisqués aux victimes des chambres à gaz.
Le titre de cette œuvre est ironique car l’objet qui est représenté sur cette œuvre contraste avec le titre qui évoque la douceur et le confort de la maison. "home sweet home" signifiant en anglais littéralement "maison douce maison".

3) Le contexte de réalisation de l’œuvre.
Cette œuvre a été créée en 1960 au moment de la guerre d’Algérie.
En février 1960 la France fait exploser sa première bombe atomique dans le Sahara algérien.
Arman était membre du groupe des Nouveaux Réalistes. Ce mouvement et celui appelé "pop art" en Angleterre et aux Etats-Unis ont étés créés à la fin des années 50, en réaction à la nouvelle société de consommation. Ces artistes veulent créer des œuvres en accord avec leur temps et plus près du réel. Ils dénoncent, avec humour, ironie ou inquiétude, les rouages de la société de consommation et de la logique marchande qui se développe.

Ces masques ainsi présentés ressemblent à des têtes de morts comme dans la gravure d’Otto Dix, "Assaut sous les gaz" de 1924 que je vais vous présenter maintenant.


"ASSAUT SOUS LES GAZ" Otto Dix, 1924

Le titre original de cette œuvre est : "Sturmtruppe geht unter Gas vor", elle a été créée en 1924 par le peintre allemand Otto Dix. Ses dimensions sont : 35,3cmx47,5cm.
La technique utilisée ici est celle de la gravure aquatinte.
Elle est conservée au Deutsches Historiches Museum de Berlin.

1) Biographie de l’auteur.
Otto Dix est un peintre, dessinateur et graveur allemand, il est né en 1891 et meurt en 1969. Il fait ses études à l’école des Arts décoratifs de Dresde.
Au début de la Première Guerre Mondiale, il s’engage volontairement et avec enthousiasme dans l’armée allemande. Il est gravement blessé plusieurs fois. La guerre qui le traumatise profondément deviendra le thème majeur de son œuvre.
En 1937, il est classé comme artiste dégénéré par les nazis et ses œuvres furent en partie détruites.
Il est considéré comme un chef de file de l’Expressionnisme. Né à la fin du XIXème siècle, l’Expressionnisme est un mouvement artistique qui privilégie l’intensité des expressions. Pour cela, les artistes jouent sur les couleurs, insolites voire choquantes et agressives, mais aussi sur les formes et les symboles, ils utilisent même parfois l’exagération. Les expressionnistes déformaient la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle forte.
A partir de la Première Guerre Mondiale, les artistes et plus particulièrement les expressionnistes allemands ont privilégié ce moyen pour dénoncer les horreurs de la guerre.

2) Présentation de l’œuvre.
Cette œuvre est une gravure donc on peut la reproduire plusieurs fois. Elle fait partie d’une série de plus de 50 gravures. Cette série porte le nom de "Der Krieg" (la Guerre).
Pour cette gravure, la technique utilisée est celle de l’aquatinte : on utilise une plaque de métal que l’on saupoudre d’une fine couche de résine et que l’on immerge dans un bain d’acide destiné à mordre le métal autour de chaque grain. La surface ainsi obtenue retient bien l’encre.
Cette technique permet de créer des contrastes et des nuances de gris. Ici la plaque de cuivre utilisée et les encres grises donnent des reflets verdâtres (qui représentent les fumées des gaz). Les couleurs sont sombres, tristes et froides.
Bien que peinte en 1924, le contexte historique de cette œuvre est la Première Guerre Mondiale.
Dans cette gravure, on voit 3 soldats de face au premier plan et 2 soldats en arrière-plan. Ils portent tous des masques à gaz. Ils semblent surgir brutalement d’un monde irréel et cauchemardesque.

Ils font face au spectateur qui se sent assailli. On a l’impression que les soldats se dirigent vers nous en brandissant leurs armes. Ca donne l’impression qu’on ne peut pas échapper à la mort.
Ces soldats n’ont plus rien d’humain, tout comme le lieu qui a l’air dévasté. Ils sont sur le champ de bataille (probablement dans le No man’s land de la tranchée), on voit des barbelés, des morceaux de branches calcinées. La nature est saccagée, détruite. Ca symbolise aussi la mort.
La gravure représente des soldats allemands (ils portent l’uniforme du soldat allemand, le casque est reconnaissable) jetant des grenades entre des fils de barbelés et des racines. Leurs masques font d’eux des monstres et le lieu est plutôt surréaliste.
Les gaz donnent à la scène un effet encore plus effrayant (ce qui est le but de Dix). On sent que les militaires sont prêts à frapper de leurs grenades menaçantes.
Otto Dix témoigne et dénonce ici la sauvagerie des combats. La gravure est très sombre (monochrome). Il y a très peu de lumière.
Les masques à gaz blancs se détachent du fond gris. C’est la principale chose que l’on voit : ces masques blancs. Les ouvertures noires pour les yeux sont d’autant plus impressionnantes.
Le titre du tableau souligne aussi la sauvagerie de l’assaut.

3) Interprétation.
Otto Dix représente dans cette œuvre un des moments les plus violents pour les soldats, le moment de l’attaque des lignes ennemies dans le No man’s land ; C’est-à-dire le moment de l’assaut.
Otto Dix représente là des soldats allemands et non des ennemis. Plutôt que de parler ou de glorifier l’héroïsme de son peuple, il préfère dénoncer la sauvagerie et la volonté destructrice.
Cette œuvre a choqué les allemands à l’époque car il ne fait preuve d’aucun respect pour ses anciens camarades de tranchées.
Les soldats allemands apparaissent dans cette scène comme des monstres assoiffés d’horreur, on a l’impression que l’arme ce n’est pas seulement les grenades mais c’est aussi eux. Les visages ne sont pas représentés mais à la place les masques à gaz effacent toutes traces de sentiments ce qui donne l’impression qu’ils ont perdu leur humanité et leur capacité à réfléchir.
Il représente aussi quelque chose de nouveau pour l’époque : l’utilisation massive d’armes chimiques dans un conflit mondial, l’utilisation de nouvelles armes chimiques comme les gaz de combat.

Conclusion
Otto Dix témoigne et dénonce à travers son œuvre la barbarie de ces guerres qui conduit à la déshumanisation. Il a été traumatisé par ce qu’il a vécu soldat, son désir était de dénoncer les atrocités de la guerre et d’exorciser le mal être qu’il avait pu ressentir en participant à ces assauts. Il exprime ainsi ses ressentis de la Première Guerre Mondiale : horreur, effroi, dégoût, peur.

travail écrit par Axel Narbonne (3èmeC).

Dimanche 30 Juin 2013
Marc Jourdan



Brèves
11/03/2016

Menu cantine de la semaine

Semaine du 18 au 22 avril 2016
Lundi:
Salade composée
Pâtes bolognaise
Fromage/fruit
Mardi:
Crudités
Poulet à la crème/Gratin de patates
Yaourt
Jeudi:
Hors d'oeuvre variés
Sauté de veau aux olives/Riz
Glace
Vendredi:
Salade d'endives
Saumon au four/galettes de légumes
Pâtisseries
Sébastien Grisoni
10/09/2012

devinette :


Dans un pays lointain, un roi voulait faire construire un escalier pour atteindre les nuages… Ses architectes lui proposèrent l’escalier de trois marches dessiné ci-dessus. Combien de cubes de pierre seraient nécessaires pour un escalier de 1000 marches ?
Mr Jourdan

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