Ange Leca



Ange Leca
Rencontre avec Victor Lepointe, dessinateur de la série.

Peux-tu nous parler de la genèse du projet et de ta collaboration avec Tom Graffin et Jérôme Ropert ?
Après deux albums sur la Première Guerre mondiale, j’avais besoin d’un nouveau départ. J’ai donc envoyé un mail à Hervé Richez, sans grande conviction. Quelques jours plus tard, il m’appelait pour me proposer Ange Leca. Une histoire de crime à la Belle Époque, dans un Paris sous les eaux ! J’en ai eu des frissons dans les doigts. Je trouve cette époque fascinante à bien des égards, une charnière entre le vieux monde et la modernité effrayante qui suivra.
 
Concernant Tom et Jérôme, c’est comme si on avait toujours travaillé ensemble. Deux auteurs très différents, très complémentaires et très attachants qui nous embarquent avec leurs personnages. Et moi qui n’avais jamais collaboré avec un scénariste, j’ai découvert que de travailler à plusieurs permet de dédramatiser, de prendre du recul.

Comment as-tu abordé cette plongée de le Paris de la Belle Époque ?
Bizarrement, je me vois plus comme un documentaliste que comme un dessinateur. J’aime enquêter, trouver de la documentation, puis me questionner jusqu’à l’excès avant de coucher le fruit de mes recherches sur le papier. Ma volonté est de plonger le lecteur dans le réel tout en lui faisant oublier le décor pour mieux se concentrer sur notre histoire. Dans ce sens, la crue de 1910 et les innombrables documents et photos d’époque que l’on possède sont une aubaine.

L’eau, omniprésente, donne une ambiance très particulière à l’album… qui contraste avec les lumineuses planches de flashback en Corse…
L’ambiance, c’est un leitmotiv lors de ma mise en couleur ; savoir retranscrire l’indicible, ce qui permet de nous projeter. Cette omniprésence de l’eau et la noirceur du crime permettent d’aller assez loin. L’album nous parle en permanence de cette dualité entre lumière et obscurité. Le corps nu, beau et vivant opposé au corps découpé et martyrisé. Le pragmatisme et l’insolence d’Emma opposés à la naïveté et au romantisme d’Ange. De même, la Corse devait apparaître comme l’exact contraire de ce Paris lugubre et obscur.

En effet, l’album fait la part belle aux corps… des vivants, mais aussi des morts…
Pour moi, les corps des vivants sont ô combien plus durs à dessiner que les cadavres démembrés. Je n’avais dessiné jusque-là que des militaires à moustaches. J’ai découvert le dessin précis et exigeant des courbes féminines. Et j’avoue ne pas avoir boudé mon plaisir. Elle est plutôt agréable à regarder cette Emma, non ? Après, il était important d’insister sur ce point, car c’est l’obsession de notre héros et l’objet de son combat intérieur. Il est amoureux de cette jeune femme sentimentalement, mais aussi charnellement. Aurait-il eu autant de force pour résoudre cette enquête s’il y avait eu le pied d’un vieillard dans cette valise ?

Source : Amazon

Rédigé par Xavier Casciani le Jeudi 21 Septembre 2023 à 11:01 | Lu 1156 fois

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